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vendredi 10 janvier 2014

La fille qui n'avait pas l'instinct maternel

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Celle qui a fait un peu de baby-sitting dans sa jeunesse pour s'acheter une chaîne Hi-Fi, mais sans jamais être franchement dans son élément. 

Qui ne s'est jamais non plus extasiée devant les photos de nourrissons si mignons.

Qui n'a jamais - si cela doit être un indice ^__^ - passé de longs moments en tête-à-tête avec des poupées. Plutôt casse-cou la miss !

Celle qui aimait par-dessus tout rendre les bébés hurlant à ses amies mamans.

Pour qui les visites chez le filleul de son (futur) mari, dans une famille de 3 enfants, était le meilleur moyen contraceptif existant.

Qui trouvaient 1000 et une excuses pour freiner des quatre fers quand sa moitié abordait délicatement l'idée de fonder une famille.

Celle qui, un jour, voyant toutes ses amies fonder une famille, c'est dit : pourquoi pas finalement ? Sans grande conviction.

Cette même fille qui n'y croyait pas quand, un mois après, elle a découvert qu'elle était enceinte. 

Celle qui n'a pas lu mille livres sur la grossesse, qui n'a pas couru les magasins de puériculture, qui n'a pas acheté la dernière poussette à la mode, ni la déco de la mort-qui-tue.

Celle qui était heureuse, quand même, que ce bébé arrive, mais sans se prendre la tête, sans scruter le moindre petit changement, sans paniquer au moindre symptôme inconnu.

Celle qui, de ce fait, ne savait finalement pas trop à quoi s'attendre et qui a vécu les "événements" au jour le jour.

Celle qui, enceinte de 8 mois 3/4, affirmait haut et fort à ses collègues de travail qu'elle n'avait pas l'instinct maternel et qu'elle avait peur de ne jamais l'avoir …

Celle qui, quelques heures après avoir accouché, faisait jurer à son mari d'adopter les suivants.

Celle qui n'a pas eu un amour immédiat pour le petit être qu'on lui a posé sur le ventre.

Qui a eu du mal à supporter les six premières semaines de cohabitation avec son bébé car elle ne le comprenait pas, le trouvait accaparant et se trouvait, elle, très gauche et mal à l'aise avec lui.

Qui admirait son conjoint qui, lui, était capable de calmer le nouveau petit d'homme.

Celle qui ne s'est pas rendue tout de suite compte de la place immense que prenait son petit garçon dans sa vie, mais qui, tout à coup, avait le coeur qui se brisait s'il pleurait.

Celle qui souvent arrêtait de respirer pour aller regarder son bébé dormir.

Qui avait soudain de la peine à le confier à d'autres personnes par peur de manquer de son odeur, de sa chaleur. De sa présence.

Qui s'est rempli de lui pendant une année et s'est rendue compte qu'elle en voulait d'autres, des enfants. Elle qui ne pensait pas être faite pour être maman.

Celle qui s'est souvent demandé comment elle pourrait autant aimer un deuxième enfant. Le premier la rendant tellement heureuse.

Qui s'en est souvent voulu d'imposer un nouveau bébé à son aîné, qui a craint de ne plus être aimée comme avant. Comment pouvait-elle lui faire ça alors qu'il la remplissait de tant de joie et de bonheur ?

Celle qui a remis le couvert 4 fois parce que la maternité l'a comblée et apaisée. Parce que sa famille lui a donné un sens à sa vie. 

Cette fille, vous l'aurez compris, c'est moi ^__^

Je n'ai jamais fait partie de ces femmes pour qui avoir des enfants était un but en soi. Bien au contraire, j'étais persuadée de ne jamais en avoir. Les enfants, très peu pour moi !

Et puis, la maternité est venue à moi, sans que j'ai vraiment le temps de me faire à l'idée et elle m'a transformée. L'instinct maternel, pour peu qu'il existe vraiment, m'est tombé dessus, comme ça, d'un coup, sans que je m'y attende. BAM !

Aujourd'hui, même s'il ne faut jamais rien regretter, je pense que, si j'avais su ce qui m'attendais, j'aurais aimé avoir mes enfants un peu plus tôt. J'ai parfois l'impression que les années que j'ai passé à repousser l'échéance auraient été différentes, si j'avais su …

4 commentaires:

  1. Très joli billet, j'ai eu mon fils "jeune" mais pas à ma demande, à celle de chéri, idem pas convaincue ... et l'odeur, le toucher... je suis devenue dépendante, un amour inconditionnel et insoupçonné. Tes mots sont justes et très touchants :)

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  2. Bon je suis très en retard mais je ne pouvais pas ne pas commenter ce magnifique billet si magnifique (et rassurant). Tes mots sont vraiment justes et font mouche.

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  3. Quel joli billet :)
    De mon côté, je voulais des enfants, j'en étais certaine. Puis j'en voulais 3.
    Par contre, je n'avais jamais fait de baby-sitting, je n'avais plus vu de bébés depuis mon petit frère (10 ans plus jeune que moi) et j'avoue que les bébés me faisaient peur.
    Même après 3 enfants, je m'extasie facilement sur mes bébés mais beaucoup moins sur ceux des autres.

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  4. Ton article fait écho en moi et je m'excuse d'avance de l'énorme pavé que je vais écrire ...

    Si je devais faire un poste avec ma relation aux enfants, on attendrais facilement une encyclopédie en 6 tomes. Je vais la jouer périodique. Durant mon enfance, j'ai toujours été très accros aux poupées, je ne jouais d'ailleurs qu'à ça. Puis vers 11 ans, j'ai décidée que je ferrais un métier avec les enfants. A 15, j'organisais des ateliers créatifs pour les enfants de ma rue. A 24 ans, je suis animatrice en périscolaire.Je projette maintenant de devenir éducatrice montessori et de promouvoir cette éducation alternative qui me parle tant .. Et maintenant se pose la question de mes propres enfants ...

    Vers 16-17 ans, dès que j'avais une amourette sérieuse, c'était l'homme de ma vie, je me voyais déjà maman au foyer (famille nombreuse cela va de soit- comme toi ). Heureusement dans mes pulsions, je suis quelqu'un de très pragmatique et très bien entourée par une maman à qui je dis tout sur tout ou presque et qui est de bons conseils. Je me suis donc posée et je me suis laissée mûrir. Bien m'en a pris.

    Actuellement, je suis avec mon homme depuis plus de quatre ans. L'envie de bébé est là, en intermittence. Un jour j'en veux cinq, un jour j'en veux pour rien au monde.Nous vivons ensemble, une vie bien rempli, des salaires de débutant mais on s'en sort .Récemment je suis passée par la phase, je ne ferais jamais d'enfants, ils seront bien trop malheureux dans ce monde pourri. Donc projet bébé au goût du jour mais sans cesse reculé. J'ai d'abord dis dans un an, quand on sera installé, puis non plutôt en 2014 pour nos 5 ans ... Et maintenant que 2014 est là, je me dis : pas plutôt en 2016 pour nos 7 ans ? Et pourquoi pas attendre 30 ans finalement ? C'est bien 30 ans, c'est une charnière ..

    Je suis paumée. Est ce que je le veux cet enfant ? Dans l'absolu je dirais oui. Mais .. j'ai encore envie de profiter de mon amour pour moi seule, de profiter de nos week end en amoureux sur un coup de tête, de notre liberté que nous n'aurons plus avec un bébé aussi aimé soit il, je veux voyager, voir le pays ...

    Et puis il y a le fait que je travail avec des enfants, on va dire que ça te calme vite fait. Quand je rentre le soir, que je suis claquée et que je me vautre dans le canapé en réclament le silence, et ensuite en racontant à qui veut l'entendre que c'est bon, je suis bien contente de ne pas retrouver mes mômes qui braillent .. C'est sûr que je serais pas vraiment patiente avec eux dans ses moments là. ^^'

    Après il y a ce sujet tabou :avoir un bébé n’est pas toujours porteur d’autant de joies qu’on l’espérait et demande des sacrifices personnels qu’on ne pouvait pas imaginer. Et pour le moment je n'ai pas encore trouvé d'échos à mes angoisses d'être complètement débordée et dépassée par la venue de mon premier loupiot...Les valeurs, les priorités, les besoins, les désirs, les devoirs, la routine, le travail, le rythme de vie, les nuits, les jours : tout est bouleversé par l’arrivée de ce tout petit être qui nous fixe désormais comme des adultes, des êtres responsables de lui pour toute la vie. Je trouve qu'il y a de quoi avoir la trouille .. :S

    Pour autant tous les soirs quand mon homme rentre, ej lui dis, tu sais en surfant j'ai vu qu'on pouvait faire des cours de yoga prénatal à 20 minutes de la maison, j'ai vu un tuto pour faire un super mobile en ponpon so cute, j'ai pensé à l’aménagement de la chambre du fond, on pourrait faire comme ça, tu sais que les couches sont moins chères en Allemagne , tu pourrais l'emmener au bébé nageur et dans tes ballades à vélo, t'as vu ce petit pyjama trop chou ... Et ainsi de suite.

    Du coup, je ne sais pas. Oui ou non. Maintenant ou plus tard ..

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